La Maison Tripolix – L’histoire d’un druide et d’un whisky… Français !

Franck Maure, fondateur de la Maison TRIPOLIX *– Crédit Photo : La Maison TRIPOLIX*

Échanger avec un druide n’est pas chose commune ! Située à la frontière de la Bresse Bourguignonne, la Maison TRIPOLIX ressuscite des alcools avec lesquels nos lointains ancêtres faisaient ripaille. Rencontre avec Franck Maure, druide et fondateur de la Maison Tripolix.

Franck, quelques mots sur votre parcours et la Maison TRIPOLIX ?

Passionné d’archéologie, c’est au cours de mes recherches que j’ai découvert les « crus anciens« . Au fil des ans, l’envie de redonner vie à ces alcools oubliés gagna en intensité et mena à la création de la Maison Tripolix en 2012, après 25 ans de documentation. Avec une production de 10.000 bouteilles / an et l’ouverture de marchés à l’export, l’activité est en croissance !

En quoi votre métier initial d’archéologue s’exprime-t-il dans votre travail ?

Tout d’abord, je précise que je n’ai pas fait carrière dans le domaine de l’archéologie (ce sera mon plus grand regret), les hasards de la vie m’ayant finalement conduits sur un autre chemin professionnel. J’ai malgré cela toujours été passionné par l’histoire et ses acteurs qu’ils soient Celtes, Romains, Egyptiens, Grecs de la période antique mais aussi simple paysans ou marchands dans la tourmente du Moyen-Âge. Vivant dans une région où la vigne est reine, je me suis attaché à rechercher les traces ancestrales qui ont guidé les vignerons au fil des siècles jusqu’à notre époque, bien loin en effet des techniques et coutumes anciennes.

Station d’embouteillage – Crédit Photo : La Maison TRIPOLIX

Pouvez-vous nous en dire davantage sur la gamme d’alcools que vous élaborez ?

La majorité de nos alcools sont à base de vin tranquille, fourni par un ami vigneron. Je travaille pour obtenir des vins dans l’esprit des crus anciens. Ces breuvages, souvent oubliés, titrent entre 13 et 18° et s’apprécient tout particulièrement au moment de l’apéritif… Ou en mixologie !

Vos vins et spiritueux sont aussi diversifiés qu’hétéroclites. Quelles sont les ressorts à l’origine des choix de production ?

Notre gamme se veut relativement large car au fil des années, j’ai étendu mes productions à des vins emblématiques couvrant la période du Moyen-Âge (par exemple les Hypocras associés à certaines épices, ou le Morétum, vin monastique utilisant entre autres des mûres, consommé autour du 13^ème siècle). La gamme actuelle couvre un spectre large utilisant ainsi des fleurs, des plantes, des épices, des fruits secs, des fruits rouges, du miel… Chacun peut ainsi trouver des sensations gustatives en phase avec ses préférences (plus ou moins sec, plus ou moins floral, plus ou moins miellé etc…).

Bélénos, le whisky Français de la gamme TRIPOLIX – Crédit Photo : La Maison TRIPOLIX

Un whisky Français s’est glissé depuis peu dans votre gamme. Pouvez-vous nous en dire davantage sur celui-ci ?

Nous proposons depuis quelque temps 2 whiskies particuliers. Un Écossais malt & grain, le « Calédonia » (en référence au nom ancien de l’actuelle Écosse) et depuis peu un Single Malt Français, le « Bélénos » (d’origine Bretonne) qui titre 46° avec un triple vieillissement en fût de Bourbon, de Sherry & notre touche finale en fût de chêne utilisé pour notre hydromel. Le succès rencontré par ces deux spiritueux tient à leur « atypicité » qui constitue notre force.

Chai – Crédit Photo : La Maison TRIPOLIX

Chai 2 – Crédit Photo : La Maison TRIPOLIX

Souhaitez-vous explorer/expérimenter d’autres types de vieillissement – fût, amphore – sur le whisky à l’avenir ?

Le vieillissement en amphore pourrait être intéressant à tester malgré ce type de contenant plutôt inadapté aux alcools distillés qui ont, comme chacun le sait, besoin d’échanges organiques pour cheminer dans leur vieillissement et leur typicité. L’anachronisme étant un autre aspect, les alcools forts obtenus par distillation en vue de consommation n’étant pas encore connus dans l’antiquité en tant que tels… Seules les techniques d’obtention d’huiles essentielles à visées cosmétiques ou médicinales à partir d’ancêtres des alambics modernes étaient alors connues…

À propos de la notion de druide ?

Cette notion fait référence aux multiples savoirs que possédaient les druides et surtout leur connaissances extrêmes des plantes et de leurs propriétés médicinales. Les druides connaissaient parfaitement les vertus des éléments que la nature mettait à leur disposition et les utilisaient au quotidien aussi bien dans le cadre de « médecine » que lors des moments plus apparentés à nos fêtes ou évènements conviviaux actuels. Ma démarche n’est autre que de tenter de faire revivre et surtout de faire découvrir des saveurs nouvelles (paradoxe de notre époque…) des associations de plantes et/ou de fruits au travers de breuvages (essentiellement à base de vins et spiritueux) destinés aux moments conviviaux et festifs, sans oublier le côté culinaire et les associations mets/boissons.

Quels projets la Maison TRIPOLIX nourrit-elle ?

Nous développons peu à peu notre distribution en France et sommes par conséquence à la recherche de partenaires commerciaux (tavernes , cavistes, bars branchés, épiceries fines, restaurants, revendeurs sur fêtes médiévales etc…) dans toutes les régions et en particulier sur Paris où nous ne sommes pas encore distribué. Notre développement à l’export est aussi un axe fort avec l’ Asie depuis 1 an, mais aussi la Suisse depuis quelques mois.

S’il y avait une chose à retenir de TRIPOLIX, laquelle serait-elle ?

TRIPOLIX est avant tout une histoire de passion exacerbée, de respect de notre culture, de notre histoire, le tout rehaussé du désir permanent de partager notre philosophie d’Epicure tout en tentant de tutoyer l’excellence, malgré nos petits moyens… Au-delà de l’aspect commercial nécessaire à toute entreprise, vivre de sa passion est notre Graal.