LUNR 9921-6 : l’alchimie céleste de la distillerie Fontagard

Récemment, la distillerie Fontagard a lancé un produit pour le moins inattendu ! Un whisky tourné vers l’espace, et en particulier notre satellite naturel : la Lune ! Avant de rentrer dans les détails du whisky de lune, connaissez-vous l’eau de lune ?

« En 2021, une amie très proche, alors en rémission d’une maladie, m’a parlé d’un rituel lunaire qui l’avait accompagnée tout au long de sa guérison. » 

Adrien Granchère

Utilisée depuis l’Antiquité dans les civilisations païennes et celtiques, l’eau de lune trouve ses racines dans la croyance que la lumière lunaire, particulièrement celle de la pleine lune, transmet une énergie puissante et bénéfique. Exposée uniquement à la lumière de la Lune, l’eau deviendrait un outil sacré, employé pour purifier, soigner ou renforcer l’intuition. Redécouverte au XXe siècle avec le renouveau wiccan*, l’eau de lune est aujourd’hui couramment utilisée dans des rituels spirituels.
Symbole de connexion avec les cycles naturels, elle incarne une quête de rééquilibrage entre le corps, l’esprit et les forces de la nature. Bon, son usage tient plus du symbolique, du spirituel, voire même de la foi mais qui a dit que le whisky n’était qu’affaire de science et de pragmatisme ? Sûrement pas les équipes de Fontagard. On a beau multiplier les études scientifique, les chromatographies en phase gazeuse, le whisky garde une part de mystère et de poésie que LUNR, la nouvelle édition limité de Fontagard, incarne à merveille.

« Chaque pleine lune, elle laissait un bol d’eau dehors toute la nuit. Puis elle la conservait à l’abri de la lumière du soleil et du métal, pour en boire un peu chaque jour. Un jour, en découvrant mes premières bouteilles de single malt, elle m’a dit qu’elles étaient parfaites pour son eau lunaire. » Le verre noir en masse bloquait toute lumière, et le bouchon de verre garantissait l’absence de contact métallique. » 

Adrien Granchère

Poésie, ésotérisme… mais concrètement ? C’est quoi LUNR ?

Pour mener ce projet à bien, Adrien et son équipe n’ont pas ménagé leurs efforts ! Le whisky, un single malt de trois ans élevé en fût de Cognac, a été transvasé dans quatre élégants globes sphériques en verre de 220 litres pendant 8 mois, puis sorti à l’extérieur du chai chaque pleine lune. Grâce à leur paroi transparente, ces globes laissent filtrer la lumière lunaire. Hermétiquement fermés, ils empêchent toute oxydation et préservent l’intégrité du distillat. Enfin, leur forme sphérique favorise un mouvement naturel du liquide par convection, induisant une dynamique interne continue.
Un autre aspect tient à l’absence de contact avec du plastique (c’est toujours le cas chez Fontagard), mais aussi de métal ! Puriste jusqu’au bout, pour l’embouteillage, Adrien a fait souffler un outil entièrement en verre. De même, la maturation lunaire s’est effectuée à 55 % vol, mais le whisky a ensuite été réduit à 49 %, avec de l’eau de lune, bien entendu !

Mais y a t’il un intérêt organoleptique derrière ce rituel ?

Eh bien, figurez-vous qu’Adrien a évidement gardé un globe témoin, contenant le même whisky mais n’ayant pas été exposé à la lumière de la Lune. Et en dégustation comparée, les choses sont sans appel : le témoin et le LUNR ne sont pas les mêmes whiskys ! Et le profil à évoluée a chaque nouvel exposition céleste. Pendant les huit mois de l’expérience, un comité de cinq dégustateurs experts a documenté l’évolution du profil sensoriel et les dégustations ont révélé des différence significatives notables.

Au final, après 8 mois, le profil reste proche, au nez, les différences sont ténues, encore que LUNR se distingue par une intensité aromatique plus soutenue. Aux notes de biscuit, de fruits secs, de vanille et de tabac blond s’ajoutent des parfums de réglisse et de torréfaction, comme si le whisky avait gagné en complexité. En bouche, les différences sont pour le coup très nettes : le whisky LUNR dispose d’une texture plus souple et d’un boisé plus fondu, tandis que le témoin conserve une certaine astringence. De même, la finale semble s’étirer en longueur sur LUNR, revenant tour à tour sur les arômes d’orge frais, de réglisse et de moka !

Le comité de dégustation conclu que l’exposition à la lune confère au whisky une intensité aromatique accrue, une meilleure intégration des marqueurs boisés et épicés, ainsi qu’une réduction progressive de l’astringence. Des résultats suffisamment probant et encourageant pour inciter Adrien à poursuivre l’expérience ! L’histoire de LUNR ne fait que commencer ! 

« Ce geste m’a marqué. L’idée a germé de créer, à mon tour, un liquide exposé à la Lune, puis préservé. LUNR est né de ce souvenir. » 

Adrien Granchère

 

*La Wicca est une pratique religieuse qui gagne progressivement en popularité aux États-Unis et dans d’autres régions du monde. Bienveillante, elle est principalement axée sur la nature et sa beauté.