Longue de 774,76 kilomètres, la Seine prend sa source sur le Plateau de Langres, traverse Troyes, Paris, Rouen avant de se jeter dans la manche au Havre.
Si Manuel Bouvier a décidé de baptiser sa distillerie au nom du fleuve, c’est que le cours d’eau occupe une place particulière dans le parcours de l’ancien ingénieur logistique.
Manuel a grandi dans la ferme familiale sur le plateau de Langres, il y a le bas des vergers et des vignes dont sa famille distille les fruits depuis 1900 avec l’alambic communal. Il s’agissait alors de ne pas les perdre sans pour autant les commercialiser. « C’étaient des petits volumes non destinés à la vente, mais il y ‘en avait suffisamment pour désinfecter mes plais d’enfants » se souvient Manuel amusé.
Jeune adulte, il s’éloigne un temps de la distillation mais pas du fleuve ! Effectivement puisqu’il s’installe au Havre, à proximité de l’embouchure de la seine, pour faire des études de logistique, cinq ans plus tard, son travail l’amène à s’installer à Troyes, toujours le long de la seine !
Il retourne finalement au Havre pour travailler dans l’industrie du café, il tombe alors définitivement amoureux de cette ville et en 2019, il décide finalement d’y installer sa distillerie et devient ainsi la quatrième génération de distillateur chez les Bouviers.
Muni d’un alambic Müller de 250 litres doté d’une colonne à trois plateaux débrayables, Manuel produit un Gin, une vodka, du pastis et bien sûr, du whisky !
Pour tous ses spiritueux, Manuel utilise une eau de source en provenance du plateau de langres et la majorité des ingrédients proviennent des terres qui bordent la Seine. Pour le whisky, cela se traduit notamment par l’utilisation de futs neuf issues de chênes de la forêt de st germain. Barrique dans lesquels Manuel loge un distillat d’orge biologique obtenu principalement par double distillation. (Même si quelques essais en simple distillation sont réalisés ! Lorsqu’on dispose d’un alambic aussi souple et maniable qu’un Müller, on aurait tort de se priver !)
Afin de laisser l’influence du fleuve s’exprimer jusqu’au bout, les futs sont ensuite logés dans un chai humide non régulé sur le port du Havre. Les premiers whiskies devraient voir le jour en 2024, une chose est sûre, la distillerie de la Seine a déjà une belle histoire à raconter !