C’est dans une ancienne salle de bal des années 20, au cœur du centre-ville du Mans, que la Distillerie du Sonneur avait trouvé refuge. Depuis 2019, elle y faisait vivre une aventure artisanale unique, adossée à cinq hectares de vergers en agroforesterie et agriculture biologique situés à Ségrié. Ce lieu engagé participait aussi à la préservation du crapaud sonneur à ventre jaune, un petit amphibien rare qui inspira son nom.
Fondée par Emmanuel Viton, ancien restaurateur passionné par le goût, la distillerie a proposé plus de 40 références d’eaux-de-vie originales, allant des classiques eaux-de-vie de fruits à des créations inédites comme l’eau-de-vie de rillettes, lancée en 2020 lors du festival Printemps des rillettes.
Très vite, la Distillerie du Sonneur s’est également tournée vers un autre défi : le whisky. Avec l’aide d’un cercle d’amateurs, Emmanuel a travaillé sur plusieurs profils avant de mettre au point un single malt 100 % sarthois, issu d’orge locale et vieilli en fûts de Jasnières. Le projet illustrait parfaitement sa démarche : associer savoir-faire, terroir et respect de la biodiversité.
Mais après plusieurs années d’expériences, d’innovations et de passion, l’histoire touche à sa fin. Emmanuel Viton a annoncé que la Distillerie du Sonneur; ouverte en 2019, fermera définitivement ses portes en septembre 2025. Après avoir été placé en redressement judiciaire en début d’année, le tribunal des activités économiques du Mans a mis fin à l’activité de la distillerie du Sonneur mi-septembre.
Cette décision, en grande partie due à un contexte économique difficile pour les spiritueux, marque la conclusion d’une aventure commencée en 2014 dans l’arrière-cour d’un restaurant, avec un simple alambic de 80 litres. Seul deux whisky auront vu le jour, le premier dont nous vous parlions ici , et un second whisky, un tourbé élevé en fût de Quarts-de-Chaume. En quelques années, la distillerie du Sonneur aura su marquer la scène artisanale locale par son audace et son attachement au territoire.