Artesia, le whisky de la distillerie TOS

La distillerie TOS est située dans ce qui fut jadis le comté d’Artois. C’est une zone géographique dont Arras fut la capitale et qui correspond à la plus grande partie de l’actuel département du Pas-de-Calais. En latin le comté se nommait ARTESIA.

La distillerie TOS

Fondée en 2003 par Stéphane Bogaert, Vincent Bogaert et Hervé Descamps la brasserie St Germain plus connue pour sous le nom de sa bière Page 24 a permis au trio d’acquérir une excellente maitrise du brassage et la fermentation, deux étapes clefs dans l’élaboration du whisky.  Cette connaissance se révèlera être un atout de taille lorsqu’en 2017, le trio se lance dans l’aventure et distille un premier whisky. Issu d’une orge et d’un savoir-faire local, il était parfaitement légitime que, trois ans plus tard, le whisky prenne le nom de la région (en latin, l’Artois se dit ARTESIA)

Les deux fermenteurs pour le whisky

Aujourd’hui, la brasserie/distillerie dispose de 15 fermenteurs de 40 hectolitres et de 2 fermenteurs de 80 hectolitres, ce sont ces deux derniers qui vont servir pour la production du whisky. Des levures à whisky y transforment un brassin de malt Pilsen des hauts de France qui va fermenter pendant 7 jours.

Le Wash est ensuite acheminé vers un alambic Holstein de 1200 litres. Cette machine offre beaucoup de souplesse au distillateur, elle permet également de travailler en double ou en simple distillation. S’ils ne s’interdisent pas la double distillation dans un avenir proche, jusqu’à présent le distillat est issu d’une seule passe grâce à la colonne de rectification. Il titre 77 %vols et est particulièrement riche et fruité, témoignant de toute l’attention que les brasseurs accordent au moût.

Pour l’enfutage, le distillat est réduit à 64% avant d’être acheminé dans une majorité d’ex fut de bourbon en provenance des Jim Beam ou de Buffalo Trace mais également dans des ex-Porto, ex-sherry et ex-whisky. Les fûts sont ensuite repartis entre deux chais aux propriétés bien différentes. L’un est dans la « chambre chaude », une pièce dans laquelle la température est régulée à 20°C pour faciliter la refermentation des bières en bouteilles. L’autre dans lequel la température n’est pas régulée et qui connaît de fait, de grosses amplitudes thermiques !

Chai numéro 1

La distillerie dispose également d’un Bar dans lequel il est possible de déguster l’excellent ARTESIA.

Nez : Au nez des parfums de Porridge rappelle immédiatement la matière première. Puis, le nez devient intensément fruité et exotique (banane, ananas, yuzu).

À l’aération de délicates notes de fleurs blanches complètent un nez frais et enjôleur

Bouche : La bouche est grasse et tapissante, des notes cironnées s’accompagnent de pomme de poire juteuse.
Pâtissière également, la bouche présente des arômes de riz au lait et de noix de coco.

Finale : La finale est délicate, sur des notes fraiches évoquant la menthe poivrée 

 

Chose plus inattendu de prime abord, il est également possible d’y déguster des singles malts de la distillerie Clayessens ! En effet, afin de continuer à faire vivre la magnifique distillerie de Wambrechies, la distillerie TOS a renoncé à construire l’extension prévue afin d’acquérir le stock et le fonds de commerce de Claeyssens. Nous y consacrerons un article très prochainement.

Un fût de la distillerie Claeyssens

Ironie du sort, l’extension était prévue pour accueillir la distillerie et devait se trouver de l’autre côté (de la route), c’est cette phrase répétée régulièrement aux visiteurs soucieux de savoir ou serait la production de whisky qui a donné son nom à la distillerie : The Other Side ! (TOS). Mais qui sait, l’avenir finira probablement par aller dans ce sens !