Situé à Jans, en Loire-Atlantique, la brasserie de San Rocé s’est récemment équipée d’un alambic pour la production de whisky. Retour sur l’histoire de ce nouvel acteur sur la scène du whisky français.
Avant le whisky, la bière !
Après des études de Chimie, José Péniguel, alors âgé de 22 ans, se dit que tout compte fait, il va plutôt faire de la bière ! Il part donc se former à la Coreff, une des pionnières du mouvement craft puisque cette microbrasserie bretonne s’est lancée en 1985 ! Il poursuivra sa formation auprès de la brasserie du Bouffay à Carquefou et c’est d’ailleurs là-bas, qu’en avril 2010, il brasse les premières bières « San Rocé ». C’est aussi à cette période que José, alors associé à François Chevalier de L’EARL Les Landes du Luquet, apprend à cultiver une partie de l’orge utilisée pour sa bière !
En 2012, les premiers essais sont faits sur le site de Jans, une commune de 1390 habitants située à 50km au nord de Nantes dans le département de la Loire-Atlantique (44). C’est en 2014 que la brasserie « San Rocé » est officiellement créée. Soucieux de l’environnement et de la qualité de ses bières, José travaille tout en bio et essaie, tant que possible, de sourcer de l’orge locale et maltée en Bretagne.
Si le nom de la brasserie est un clin d’œil au nom du fondateur, l’univers graphique de la brasserie est l’œuvre de Fabien Launay, un bon copain graphiste de José.
Le Single Malt «Mac Rocé »
Assez parlé bière, parlons whisky !
Non loin de Jans, à une cinquantaine de kilomètres, se trouve la brasserie Sainte Colombe plus connue dans le monde du whisky sous le nom de « Distillerie de la Roche aux Fées« . José, s’entend bien avec Gonny et Henri les fondateurs du whisky Roc’Elf et c’est en discutant bières qu’ils en viennent assez naturellement à parler de whisky.
Henri est convaincant et José curieux. À partir de 2016, José prépare quelques brassins qu’il distille avec Henri sur l’alambic Coyac de la roche aux fées.
Le résultat est bon, très bon même. Après quelques années en barrique de coteau du layon blanc et un finish en « Janette » la bière triple de la brasserie, le whisky se révèle accessible mais aussi riche et savoureux.
Nez : Élégant, le nez évoque celui d’une bière de garde, le malt frais s’accompagne de note de levure, de foin et de fruit a coque enveloppée d’une délicate note fumée. À l’aération, des notes de cacao en poudre apparaissent nettement.
Bouche : Très ronde et encore suave (la réduction à 43% à être bien mené !) la bouche est simple mais efficace. Tout en gourmandise, on y décèle des fruits du verger bien mûrs (pomme, poire) accompagnée de raisin blanc en surmûris et d’orge caramélisé.
Finale : Longue, la finale offre des notes plus épicées (muscade), de sève et d’élégantes notes boisée
Baptisé « Mac Rocé », le single malt est réduit à 43%, non filtré à froid et embouteillé dans une bouteille de 50cl orné d’une étiquette toujours désignée par Fabien Launay. Le résultat finira de convaincre José d’acheter son propre alambic en 2020.
Le hasard fait bien les choses, un client de la brasserie vient justement de lui parler d’une affaire dans le coin, c’est ainsi que José met la main sur un vieux COYAC. Le pèse alcool de la machine était emballé dans un journal de 1932, l’alambic à donc probablement près d’un siècle de bons et loyaux services mais il tourne encore parfaitement.
Dorénavant, quand les températures descendent et que la distillation devient plus facile José distille le Mac Rocé à l’ancienne, en faisant patiemment chauffer l’alambic avec un feu de bois. L’objectif est d’atteindre progressivement une dizaine de barriques par an. Comme pour sa bière, le whisky de San Rocé est et restera résolument artisanal !