COYAC, l’alambic de la roche aux Fées

Cela faisait un moment que nous ne vous avions pas parlé d’alambic. Pourtant lors de notre visite à la distillerie de la roche aux fées en Juin dernier, nous sommes tombé nez à nez avec un alambic qui nous était jusqu’alors inconnu et sur lequel apparaissait la mention « Les fils de Ch. COYAC ».

Créé par Charles COYAC en 1895, les établissements éponymes  sont à l’époque spécialisée dans la construction d’alambic à fruits. Comme la distillerie de la roche aux fées, la fabrique est alors située dans  l’aire d’appellation « whisky breton »,  à Nantes plus précisément.

Dans les années 30, l’entreprise se développe et elle sera la première à maîtriser la soudure argon dans la région. En 1964, Et. COYAC devient FORMINOX, la construction d’alambic est alors abandonné au profit des activités de chaudronnerie et de cintrage.

L’alambic de la roche aux fées témoigne de l’ingéniosité du constructeur Nantais, notamment car il permet d’obtenir une double distillation en une passe, le tout sur un alambic compact et mobile. (bien que celui de la roche aux fées ne soit plus ambulant).

Rappelons que dans un alambic classique, du type des pot still écossais, il faut deux passes pour obtenir un produit suffisamment raffiné et élevé en degrés.

À l’issus de la première passe, les Bas vins (low wine en anglais) titrent en moyenne 25% vol, ils sont à nouveau distillés. Le degré alcoolique du liquide obtenu lors de cette seconde distillation diminue au fur et à mesure qu’il s’écoule de l’alambic. C’est au maître distillateur de choisir le cœur de chauffe qui constituera la base du futur whisky.

En général, le cœur de chauffe se situe environ entre 68% et 72%, au-dessus, ce sont les têtes que l’on écarte, en dessous, ce sont les queux de distillation que l’on pourra redistiller ultérieurement.

Le cadre étant posé, regardons de plus près notre alambique Breton et surtout, comment Henri EVERTS en a adapté l’utilisation pour produire son whisky :

  • On charge la première chaudière avec 300 litres de moût de malt à 7,5%, puis on chauffe.
    À la roche aux fées la chauffe est toujours à flamme nue (alimenté par des granulés de bois).
  • Les vapeurs traversent un long col de signe en (1) puis (2) avant d’arriver dans l’ex-chauffe vin (3) qui n’est plus utilisé comme chauffe-vin mais simplement comme condenseur.
    Un second condenseur (4) achève la liquéfaction.
    En (5) nous avons nos bas vins .
    La première distillation est donc terminée.
  • Les bas vins sont directement réinjectés dans la seconde chaudière (6).
    Cette dernière surplombe la première et est chauffé par conduction.
  • Sous l’action de la chaleur, les bas vins se vaporisent et sont acheminés par le second col de signe (7) vers l’ex – chauffe vins (le même que précédemment) avant d’atterrir dans un second condenseur.
  • IL n’y a plus qu’à écarter les têtes et les queux puis à enfûter le cœur de distillation qui, a la roche aux fées, se situe à 74 %alc.
    L’utilisation faite par la distillerie permet de produire des batchs de 25 litres en 4 heures.

La qualité des distillats issus du COYAC peux s’évaluer grâce à Roc’elf, le whisky de la distillerie, mais aussi avec Ki Gwenn, un alcool blanc de seigle, Blé, Blé noir et d’orge commercialisé a la distillerie.

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