Le whisky Ernest : Maïs, histoire et bon sens paysan !

Avec les Établissements Ernest Gautriaud, la distillerie de Chevanceaux cherche à faire vivre le savoir-faire ancestral des liquoristes et des distillateurs du terroir saintongeais.


À travers divers types d’apéritifs et de spiritueux, Julien et Marie Nau, aujourd’hui à la tête de la distillerie de Chevanceaux, souhaitent rendre hommage à leurs ancêtres et perpétuer un artisanat exigeant, fondé sur la simplicité (et l’efficacité) des recettes, la justesse des gestes et le « bon sens paysan », qui sait sublimer la qualité brute des ingrédients !

Nos étiquettes retros sont d’ailleurs un clin d’œil à la nostalgie des vieilles publicités d’apothicaires du début du XXe siècle.

Marie Nau

Avant le whisky Ernest, la marque s’est avant tout illustrée avec une belle sélection de pineaux des Charentes, ornés d’étiquettes qui reprennent les illustrations de Barthélémy Gautier, un homme du pays qui a su croquer avec talent la vie quotidienne du XIXᵉ siècle.

Le pineau des Charentes, mistelle emblématique de la région, tirerait son origine d’un accident. Selon la légende, un vigneron aurait versé par mégarde du moût de raisin dans une barrique contenant de l’eau-de-vie de cognac. Des années plus tard, il y découvre un alcool doux et complexe qui, servi entre 8 et 10°C, se prête particulièrement bien à l’apéritif !

La gamme comprend également une liqueur de menthe et un limoncello, deux incontournables fidèles aux recettes simples mais efficaces d’antan.

Enfin — et c’est bien entendu ce qui nous intéresse ici — un whisky vient de sortir pour compléter la gamme !
Issu d’un élevage majoritairement en fûts de chêne américain, neufs et ex-bourbon, ce nouveau whisky français se distingue par sa recette unique. 

Bon, tu le sais, on adore le Bourbon ici… et on est entourés de maïs. Donc, le principe est celui d’une mash-bill à haute teneur en maïs (70-80%), blé et orge maltée pour le reste.

Julien Nau

Rappelons-le : si le bourbon s’appelle ainsi, c’est parce qu’il tire son nom du comté de Bourbon, situé dans l’État du Kentucky. Or, ce comté a été baptisé en hommage à la famille royale française des Bourbons, en remerciement pour l’aide apportée par la France pendant la Révolution américaine. Un juste retour des choses, en somme !
Et à l’heure où les relations avec l’oncle Sam sont quelque peu erratiques, il est bon de savoir que nous avons, dans le pays saintongeais, tout ce qu’il faut pour contenter les amateurs de whisky américain — voire de whisky tout court !

Ernest Single Grain Whisky – 70cl -40% vol
100% Céréales locales (orge maltée, blé et maïs)- Vieillissement : minimum 3 ans en fûts de chêne américain, fûts neufs, fûts roux et ex-Bourbon.

Nez : Le nez s’ouvre sur le bois noble légèrement toasté suivi de notes pâtissières de caramel au beurre, de pâte d’amande et de flan à la vanille. A l’aération, une légère fraîcheur végétale se dégage, portée par le camphre et la menthe !

Bouche : Riche et grasse, la bouche atteste d’une réduction particulièrement bien maîtrisée pour un whisky à 40%. On retrouve des saveurs de toffee, de vanille et de frangipane accompagnées de pomme au four et de maïs soufflé caramélisé.

Finale : Longue et boisée, elle s’achève sur des épices douces (cannelle), la noix de coco râpée et des notes légèrement empyreumatique (moka).

Conclusion : Riche et flatteur comme un bourbon, mais doté d’une finesse et d’une complexité supplémentaires, probablement apportées par l’utilisation de chêne français. Un whisky de partage, au très bon rapport qualité-prix.