Distillerie La roche au Fées : Un Dolmen qui monte !

En Ille-et-Vilaine, non loin de Janzé, se trouve un monument impressionnant dont la construction date du néolithique.

La Roche-aux-Fées est un dolmen de 19,50 mètres de long, 6 mètres de large et 4 mètres de haut ! De plus, il est construit avec des pierres pouvant peser chacune jusqu’à 40 tonnes. Les mégalithes de schiste qui le composent proviennent ainsi de plusieurs kilomètres à la ronde, tant et si bien que l’on se demande comment les habitants d’alors ont pu déplacer ces monstres de pierre… Bien-sûr, la réponse se trouve dans les légendes locales : c’est la fée Viviane (Alias la dame du lac) et ses fées bâtisseuses qui auraient construit ce monument !

Cependant, vous vous en doutez, nous ne sommes pas là pour parler préhistoire ou architecture… Mais bel et bien de whisky ! Et ça tombe bien, car à quelques lieux de la Roche-aux-Fées se trouve la distillerie éponyme.

Avant de se lancer dans la distillation, Gonny et Henri Everts s’étaient déjà fait une solide réputation dans la bière, avec la brasserie Sainte Colombe. C’est donc avec plusieurs cordes à son arc que la distillerie la Roche-aux-Fées a vu le jour en 2010. Outre une parfaite maîtrise du brassage, la distillerie utilise deux souches de levures cultivées localement pour une fermentation haute de quatre à cinq jours.

À la suite de la fermentation, le wash titre 7,5 % Alc. De 2010 à 2015, la distillation était confiée à un bouilleur de cru du coin mais, depuis 2015, la distillerie s’est dotée d’un alambic COYAC construit à Nantes dans les années 50. Cette ingénieuse machine, historiquement dévolue à la distillation du cidre, permet d’effectuer une double distillation en une seule fois. (Article détaillé à venir dans la rubrique distillation et alambics).

Chai N°1

Pour la maturation, la distillerie dispose de deux chais distincts. Conformément au cahier des charges de l’IGP whisky breton, la température est régulée naturellement. Le Chai numéro 1 est semi-enterré et plutôt humide. Pour l’anecdote, ce premier chai est construit sur du schiste bleu identique à celui qui compose les dolmens de la Roche-aux-Fées ! En revanche, le chai numéro 2 est plus sec.

La part des fées – qui ici remplacent les anges – est d’environ 4 %, ce qui est tout de même deux fois plus important qu’en Ecosse.

Fûts de vin du Layon, de Sauternes, de Monbazillac ou encore de Bourbon vieillissent ainsi patiemment dans ces deux chais. Certains fûts exhalent même une familière odeur de tourbe !

Notre visite s’achève évidemment par une dégustation. Pour le moment, Roc’elf est le seul whisky de la distillerie. C’est un Single malt de 5 à 6 ans, vieilli en fût de vin blanc liquoreux. Quant à la dernière année de vieillissement, elle s’est déroulée dans des barriques de bière ayant accueilli, pendant un an, le « vin d’orge Sainte Colombe ».

Roc’elf est un whisky riche et complexe, entre fruits jaunes bien mûrs et malt légèrement torréfié. Il fera prochainement l’objet d’une note de dégustation !

La distillerie propose également Ki Gwenn, un « new make spirit » à base de seigle, de blé, de blé noir et d’orge, et elle sortira très prochainement une liqueur de whisky !

Une chose est sûre : il faut garder un œil attentif sur ce qui se passe au pays des fées !