Maison Bache-Gabrielsen, à la poursuite de l’innovation

Du cognac en Scandinavie

En 1905, un jeune lieutenant Norvégien, alors âgée de 20 ans, part se former en Charente dans l’intention de reprendre un jour le magasin de spiritueux de son père ! Une fois sur place, le jeune homme s’associe à un compatriote : Peter Anton Rustad, avec qui il rachète la marque Dupuy avant de lancer leur propre marque de négoce. C’est ainsi que Thomas Bache-Gabrielsen et Peter Anton Rustad fonce la maison Rustad & Bache-Gabrielsen qui deviendra la Maison Bache-Gabrielsen tout court lorsqu’en 1916, Peter Anton se retire du projet.

Assez logiquement la Norvège puis la Scandinavie dans son ensemble devient le premier marché pour Thomas et il faudra attendre quelques décennies pour qu’il en soit autrement. Depuis Thomas Bache-Gabrielsen, trois générations se sont écoulé. Il y a eu René en 1930, Christian en 1968 puis, en 2009, Hervé Bache-Gabrielsen devient officiellement directeur général de l’entreprise. La marque de Cognac se développe alors sur les marchés Asiatiques et Américains puis Hervé se rapproche de La Maison du Whisky pour la distribution sur le marché national, un défi quand on sait que près de 97% du cognac est exporté !

Hervé Bache-Gabrielsen dans ses chais – Crédits : Bache-Gabrielsen

American Oak

Jean-Philippe Bergier, qui a rejoint la maison comme maitre de chai en 1991 apporte une véritable identité à la marque. Entre classicisme et innovation, Jean-Philippe va à la fois proposer des cognacs dans la plus pure tradition mais aussi sortir des sentiers battus avec des produits innovant comme le Bache-Gabrielsen American Oak, premier cognac affiné en fût de chêne américain !

Issu d’une double maturation, ce cognac a d’abord muri dans des fûts de chênes français du Limousin avant d’être affiné pour un minimum de six mois en fût de chêne américain (Quercus Alba). Attention cependant, il ne s’agit pas de US Barrel standard et encore moins d’ex-fûts de bourbon. Non les merrains ont été importé tel quel du Tennessee et les tonneaux sont préparés localement. Loin du « Charing Process » utilisé pour le Bourbon aux États-Unis les fûts ont subi une chauffe légère celons les instructions de Jean-Philippe.

Particulièrement riche et fruité, American Oak et un cognac accessible qui oscille entre des notes de noix de coco et d’ananas doublé de notes gourmandes et pâtissières.

Le Whisky BGW

Parmi les innovations portées par Hervé et Jean-Philippe, il y a aussi le projet Whisky. Ici aussi, la maison Bâche Gabrielsen se positionne comme négociant, préférant se concentrer sur son domaine d’expertise : l’Élevage et l’assemblage.

Ils acquièrent donc des distillats en provenance de Lorraine puis de Charente qu’ils élèvent dans leurs chais. Ainsi, l’élevage démarre dans les fameux fûts de chêne américain légèrement toasté ayant préalablement accueilli le cognac American Oak puis le whisky est ensuite affiné dans les barriques ayant servi au vieillissement du très vieux Pineau des Charentes de la maison.

Âgé de cinq ans, ce whisky dévoile un nez d’une grande générosité ! On y retrouve des parfums de raisin gorgé de soleil de poire juteuse et de mirabelle napée de gelée royale. Riche, le nez offre aussi des notes de noix de coco et d’amandes caramélisées. Si des notes maltées ne faisaient pas leurs apparitions à l’aération, nous pourrions presque croire à une eau-de-vie de fruits !

En bouche, le whisky est particulièrement suave malgré la réduction à 41%. En cohérence directe avec le nez, la bouche se révèle intensément fruitée (Confiture de coing, Orange confite, reine Claude) et pâtissière (Miel de tilleul, Vanille).

Longue et élégante, la finale déroule des notes d’épices douces (Cannelle) et de cacao en poudre. Un soupçon de baies exotiques (Timut) et une rétro olfaction florale (Mimosa) viennent conclure la dégustation.

Particulièrement équilibré et complexe, le whisky Bache-Gabrielsen incarne parfaitement l’expertise de la Maison ! Une très belle réussite !