Laverq. Le premier whisky de Provence-Alpes-Côte d’Azur

Située à plus de mille mètres d’altitude dans la vallée de l’Ubaye, Lachanenche est une distillerie discrète nichée au cœur des Alpes du Sud.

Dirigée par les frères Benoît et Jérôme Million-Rousseau, la distillerie offre une large gamme de spiritueux, et notamment un pastis et un gin bio qui ont d’ores et déjà rencontré un vif succès dans la vallée et au-delà !

Équipée d’un alambic à vases et bénéficiant d’un chai de vieillissement unique, la distillerie a récemment franchi une nouvelle étape en créant Laverq, le premier whisky de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur en 2022. Après un premier batch de 1500 bouteilles particulièrement réussi, un second tout aussi prometteur vient d’être embouteillé. 

Retour sur une histoire familiale qui débute il y a un peu plus de trente ans !

1991, Nicole et Daniel Million Rousseau, un couple d’agriculteurs, se lancent dans la production de framboises dans le hameau de la Chanenche, non loin de Barcelonnette. Cependant, l’augmentation de la concurrence les place dans une situation extrêmement délicate et il leur faut rapidement se réinventer au risque de voir une partie de la récolte de framboise se perdre !  Loin de se laisser abattre le couple donne naissance à la liquoristerie Lachanenche en 1994, ainsi, ils peuvent transformer leur surplus de framboises en une liqueur de qualité ! Quelques années plus tard, fort du succès de leurs liqueurs, le couple déménage à Méolans-Revel, quelques mètres seulement en dessous du hameau. Leur objectif : Augmenter la production mais aussi de se diversifier en produisant un génépi, alcool typique de la région. En 2003, pour mener à bien ce nouveau projet, Daniel et Nicole loue régulièrement un alambic à Forcalquier et, petit à petit, la liquoristerie se mue en distillerie.

La deuxième génération

En 2012, Benoît, le fils aîné, rejoint l’aventure après avoir bourlingué dans les érablières du Québec puis dans l’industrie du café. Il investit dans un alambic et prend en charge la distillation. Trois ans plus tard, c’est Jérôme, le cadet, qui vient prêter main-forte à son frère. De retour d’une mission de conseil de plus d’un an chez les pères chartreux, il souhaite désormais mettre son savoir-faire au service de l’entreprise familiale. Jérôme prend en charge les aspects commerciaux de la distillerie à partir de 2015, juste à temps pour relever un nouveau défi de taille ! Voyant venir la vague du gin artisanal, Benoît a confectionné une recette de gin bio en utilisant le genièvre, les fleurs de sureau sauvages et les roses à parfum de la vallée.

Le lancement de se nouveau produit est un véritable succès qui ouvre de nouvelles perspectives à la distillerie. Rapidement, un pastis artisanal voit le jour et trois ans plus tard, les deux frères se sentent enfin prêts à se lancer dans l’élaboration du spiritueux préféré des Français : le whisky ! *

Le premier whisky de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur

Le hasard fait parfois bien les choses ! Alors qu’il est en quête d’un Wash à distiller, Benoît se rapproche de la brasserie de Serre-Ponçon qui s’avère être tenue par des vieux copains du lycée ! Après une longue fermentation (10 à 12 jours) les deux frères récupèrent un brassin de malt Pilsen biologique qui avoisine les 12% et que Benoît distille en deux passes ! Technique plutôt originale car l’alambic disposant de trois vases suivis de deux colonnes de rectification est à même de produire un distillat en une seule passe mais, au-delà des arômes, le distillateur va surtout chercher une texture lors de cette deuxième passe !

Approchant les 85%, le distillat est ensuite élevé dans un parc de barriques comprenant du vin blanc sec et du vin blanc liquoreux (Sauternes, Chignin Bergeron, Pacherenc-du-vic-bilh etc…) offrant ainsi de nombreuses possibilités d’assemblage. Entreposés dans un ancien tunnel ferroviaire doté d’une humidité avoisinant les 90%, les whiskies connaissent une part des anges exceptionnels et vont jusqu’à perdre 2 degrés d »alcool par an. En contrepartie, le whisky se gorge d’arômes et gagne en souplesse dans un temps-record.

Nommé Laverq en référence au magnifique Vallon dans lequel les frères vont cueillir les botaniques nécessaires à leurs autres productions, le single malt est réduit à 46% et non filtré à froid, préservant ainsi toute la richesse et la complexité de ses saveurs. Chaque gorgée est une véritable invitation à un voyage gustatif au cœur des Alpes du Sud !

* En France, le whisky représente environ 40% du marché des spiritueux.