La multiplication récente de l’offre de whisky a conduit les producteurs à redoubler d’imagination pour se singulariser. Depuis la fin des années 90, époque à laquelle Bill Lumdsen alors master distiller de la distillerie Glenmorangie secoue l’industrie du whisky en proposant ses premiers « Finish », force est de constater que les élevages exotiques ou les affinages se sont multipliés.
Et en la matière, il faut reconnaitre que la France a largement pris sa part ! Ne disposant pas de stock âgé, les producteurs ont néanmoins pu profiter d’un écosystème particulièrement riche en barrique ! Il y a les fut de vin et de vin doux naturel bien entendu, mais aussi les futs de cognac, de calvados, d’armagnac ou encore de vieille prune comme à la distillerie de la salamandre qui a fait de ce type d’affinage sa signature.
La Distillerie de la Salamandre : Quand le Périgord Noir fait son Whisky
À cela s’ajoute une industrie tonnelière d’exception qui propose une large gamme de fût neuf exploitant une large variété d’essence (Chêne blanc, sessile, pédonculé, châtaigné, Acacia etc.…)
Cette explosion de la diversité des futs a permis de proposer une très large palette de saveur et de confirmer que le whisky est sans aucun doute le spiritueux offrant la plus grande diversité aromatique !
Pourtant, après plus de dix ans à suivre de près l’industrie du whisky français, je dois reconnaitre que je ne m’attendais pas à découvrir un whisky élevé dans des futs ayant préalablement contenus du sirop d’érable ! D’abord circonspect, puis curieux, il faut reconnaitre que cela fonctionne plutôt bien, en particulier avec le distillat rustique et robuste de la distillerie La Piautre. Je sais ce que vous pensez mais non, ça n’est pas marqué par un excès de sucre ! pas plus que les élevages en fut de Perdo Ximenez en tout cas ! Dégustation :
La Piautre – Cabane à sucre – 46%
100% orge d’Anjou malté sur air a la distillerie.
Élevage en fûts de Cognac suivi de 4 mois en fûts de sirop d’érable – 820 bouteilles
Nez : Enjôleur et appétissant, on est clairement sur le registre du petit déjeuner avec des arômes de porridge, de vanille, de cacao en poudre et de caramel légèrement brûlé.
Bouche : Élégante, elle surprend par une sucrosité nettement moins marquée qu’attendue. Les épices douces comme la cannelle et la muscade se mêlent harmonieusement à des notes résineuses et pâtissière au premier rang desquelles on retrouve le sirop d’érable (ce qui pour le coup était attendu !).
Finale : Longue et rustique, elle laisse percevoir l’ADN de la distillerie La Piautre avec des notes de malt torréfié et un élégant voile de fumée.
Conclusion : Le fût de sirop d’érable requiert un distillat de caractère. Ici l’équilibre est particulièrement réussi et savoureux !
