Un nouveau single cask rejoint la gamme version française, et pour ce sixième opus, la jeune marque de négoce en spiritueux français a sorti un fût d’exception !
En effet, après l’excellent Glann ar mor 2007, Version Française s’intéresse à l’autre facette de la distillerie de Pleubian avec le single malt intensément tourbé dont la réputation n’est plus à faire, j’ai nommé : KORNOG.
Si le Glann ar mor 2007 arbore une robe lumineuse et dorée, Kornog 2007 présente quant à lui une couleur sombre et mystérieuse.
En effet le premier est vieilli en fût de bourbon de premier remplissage, l’affinage de prédilection de Jean Donnay ancien propriétaire et maitre distillateur de la distillerie.
Rien ne vaut un bon fût de Bourbon. Ce type de fût apporte ce qu’il faut à l’eau-de-vie sans la transformer. Je fais souvent le parallèle avec la photo. Les fûts exotiques sont pareils à un filtre : ils réchauffent la couleur mais perdent en nuances et subtilités, là où le fût de Bourbon accentue les contrastes sans toucher à la couleur.
Jean Donnay
Le Kornog , en revanche est vieilli intégralement en fût de Sauternes. En ce sens, il vient parachever 20 ans d’expertise sur ce type d’affinage. En effet, avant même l’ouverture de Glann ar mor en 2005, c’est en 1997, avec la Celtic whisky compagnie que Martine et Jean Donnay vont développer et populariser ce type d’élevage.
« À l’époque, les whiskies offrant une double maturation étaient rares. Seuls Balvenie et Glenmorangie étaient présents sur le marché. L’idée m’est alors venue de proposer des whiskies d’origine écossaise bénéficiant de ce type d’élevage ».
Jean Donnay
Les deux whiskys sélectionnés par Version Française, bien que produits au même endroit la même année, présentes des profils très diffèrent et sont en ce sens très complémentaires. Chacun d’eux incarne l’une des grandes tendances du whisky.
Il y a ceux qui préfèrent garder les arômes du distillat au centre (Domaine des hautes glaces, Waterford, Bruichladdich etc.), et ceux pour qui l’élevage et/ou l’affinage sont des étapes fondamentales pour définir l’identité d’un whisky (Aymeric Roborel de Climens, Dalmore ou n’importe quel bourbon d’ailleurs !)
En dégustation, outre la tourbe (qui pour le coup est un arôme du distillat) les deux whiskies se distinguent par bien des aspects :
Au nez le Glann ar mor exalte des parfums de flan à la vanille et de noix de coco accompagnés de banane, de yuzu confit et d’une pointe d’iode.
Le Kornog quant à lui, présente des senteurs de raisins secs, d’abricot confits et de torréfaction doublées d’une tourbe franche et incandescente, de tabac et de cuir.
Au palais le Glann ar mor offre des arômes de vanille et de cannelle accompagnés de notes fruitées (Pêche plate, pomme rouge et marmelade d’orange), relevées par de la menthe fraiche.
Le Kornog, gras et huileux, propose des notes de coing confituré et de chocolat noir enveloppé dans une tourbe intense et médicinale !
Enfin, les deux whiskies brillent également par la longueur de leur finale ! Si Glann ar mor retrouve des arômes d’épices douces et de malt frais, le Kornog s’oriente plutôt vers la cendre et la pâte de fruits à la figue.
Une chose est sure, ces deux whiskys ont au moins une chose en commun, la qualité !